HISTORIQUE DE L'ÉGLISE-CATHÉDRALE SAINT JEAN L’ÉVANGÉLISTE, ÉGLISE PRIMATIALE DE LA FSSJE



Façade Ouest de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste


L’histoire de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste, autrefois connue sous le nom de St-Peters’s Church, remonte à la démolition, en 1900, d’une église anglicane trop petite, située sur le même terrain. Sa construction fut réalisée entre 1900 et 1902, sous la supervision de Louis-Auguste Amos, de la firme d'architectes Cox and Amos.

 

Cette église en briques rouges, d’une longueur de trente-huit mètres et d’une largeur de dix-sept mètres, avec sa voûte en arc, sa nef à trois vaisseaux, d’une hauteur de seize mètres, et son choeur en saillie à chevet plat, coûta à l’époque un peu plus de trente-trois mille dollars. Elle fut consacrée le 18 mars 1902, en la fête de saint Édouard, par l’évêque anglican de Québec.

 

 

Photo publiée à la une du « Sherbrooke Daily », le 18 mars 1902

 

La construction présente une architecture inspirée des églises rurales anglaises de l’époque gothique. Elle constitue l’une des plus belles réalisations néogothiques de la région. Plus encore, sa fenestration à claire-voie était alors très rare et particulièrement innovatrice dans l’architecture non catholique des Cantons de l’Est.

 

Quant à son décor intérieur, il est tout à fait magnifique, avec une charpente apparente et des voûtes en bois de très belle facture. Les portes d’entrée, en bois sculpté, les boiseries sculptées (autel et chaire), ainsi que la clôture du chœur en fer forgé sont exceptionnelles et datent de l’époque de la construction. Par la suite, on procéda à l'installation du retable, en 1920, puis à celle des bancs, offerts par la corporation des femmes de St Peter, en 1925. Ils remplacèrent les chaises qui avaient été utilisées auparavant.

 

 

Vue intérieure de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste

 

On retrouve également, dans cette église, de magnifiques vitraux qui, pour la plupart, furent installés entre 1907 et 1913. Le vitrail central du chœur est signé par la firme montréalaise Spence & Sons, qui alliait déjà à cette époque l’esprit artisanal du Moyen Âge à des techniques industrielles plus modernes. Trois paires de vitraux sont également signées par Robert McCausland Ltd, qui était localisé à Toronto. Il s’agit du plus ancien atelier de vitrail en Amérique du Nord.

 

 

Vitraux du chœur de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste

 

La présentation de l’église serait évidemment incomplète sans mentionner son orgue, de la Maison Casavant et Frères de St Hyacinthe (Canada), intégré dans une alcôve du chœur. Il comprend neuf jeux dans le grand orgue, douze dans le récit, six dans le positif et six dans la pédale. Depuis longtemps, il est l’un des orgues préférés de la région, à la fois pour sa grande versatilité et pour sa qualité de ton remarquable. Cet instrument majestueux, inscrit au numéro 2558 des registres de la Maison Casavant, fut installé en 1902, au coût de cinq mille cinq cents dollars. En 1959, il fut rénové et électrifié, au prix de seize mille dollars. Une nouvelle console fut alors installée, de l'autre côté du sanctuaire.

 

 

Orgue Casavant de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste

 

Jusqu’en 2008, cette église fut la propriété et le lieu de culte de la paroisse anglicane de St-Peter, première paroisse chrétienne de Sherbrooke, fondée en 1822. En effet, le Chapitre Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste, réuni à l’occasion du vingtième anniversaire de sa fondation, le 27 décembre 2007, adopta une résolution entérinant l’achat de cette église, un achat souhaité par ses deux fondateurs. Une campagne de financement avait déjà été mise en place, dès octobre 2007, ce qui permit à la communauté d’obtenir l’appui de plus d’une centaine de donateurs. C’est ce soutien qui a rendu possible l’achat de l’édifice.

 

 

Achat de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste

 

L’Église St-Peter devint ainsi la nouvelle Église-Cathédrale de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste. Elle remplaça la précédente, construite à Stoke, vingt ans auparavant. L’acte d’achat fut signé le 11 mars 2008, et le premier office qui suivit fut celui du dimanche des Rameaux, le 16 mars 2008. Jamais l'entrée triomphale associée à la liturgie de ce dimanche très particulier n’avait eu pour la communauté une signification aussi forte qu’en ce jour solennel. Lorsque l’évêque frappa à la porte de l’église, selon la prescription du Pontifical romain préconciliaire, ce fut le début d’une nouvelle vie liturgique pour cette église plus que centenaire dont l’avenir était dorénavant assuré.

 

Il fallut toutefois attendre plus de deux ans, au moment des solennités du dimanche de Pâques, le 4 avril 2010, pour que Dom Charles-Rafaël Payeur, assisté par Dom Allain Saint-Pierre, procèdent enfin à la consécration catholique de l’église, devant une assistance d’environ soixante-dix personnes. La cérémonie, de plus de sept heures,  fut menée selon les rubriques prévues par le Pontifical romain en usage avant le Concile Vatican II. L’église, alors dédiée solennellement à saint Jean, patron de notre Ordre, commença une vie nouvelle, dans la continuité sacramentelle du passé.

 

 

La consécration de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste,

le 4 avril 2010

 

Ajoutons que cette église possède une salle communautaire, construite en 1844, au moment de la construction de l’église précédente. C’est le plus ancien bâtiment de la propriété. Rénovée une première fois en 1921, cette salle fut toujours un lieu de rassemblement et d'activités culturelles. En 1951, un nouveau bâtiment a été érigé tout autour, afin de servir d’école du dimanche pour la communauté anglicane de St-Peter. Abandonné au début des années 2000, par cette même communauté qui n’arrivait plus à l’entretenir, il a été entièrement rénové par la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste, entre 2008 et 2012, afin d’y accueillir des personnes seules ou en difficulté. Il porte aujourd’hui le nom de « Prieuré St-Jean ».

 

 

Le Prieuré St-Jean de l’Église-Cathédrale Saint Jean l’Évangéliste

 

Le « Prieuré St-Jean » abrite actuellement les bureaux administratifs de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste, le bureau de l’Évêque et un Centre de réadaptation psycho-sociale pour personnes souffrant de dépendances.

 

Pour en savoir davantage sur l’église, ou pour préparer votre visite, nous vous proposons un guide pour la visite.

X

Louis-Auguste Amos (1869-1948) étudia le génie au Royal Military College de Kingston, en Ontario, à la fin des années 1880. Il fit ensuite son apprentissage auprès de l’ingénieur en chef de la compagnie du Grand Tronc. C’est en 1892 qu’il s’associa avec Alfred Arthur Cox (1860-1944) pour former l’agence d’architectes Cox et Amos. Cette firme fonctionna jusqu’en 1910 et réalisa notamment l’Église Anglicane Saint-George, à Granby (1908), et l’édifice Eastern Township Bank, dans le Vieux Montréal (1907-1909). Amos pratiqua ensuite en solo, jusqu’en 1926. On lui doit, entre autres réalisations, la Brasserie Dow, sur la rue Notre-Dame, à Montréal (1924), et le nouveau Palais de Justice de Montréal (1922-1926), qu’il réalisa avec les architectes Ernest Cormier et Charles Jewett Saxe. À partir de 1926, il s’associa avec son fils, Pierre-Charles Amos, pour former l’agence L. A. et P. C. Amos.

 
X

Au cours des cent cinquante dernières années, la famille McCausland a créé presque les deux tiers des vitraux du Canada. Elle a gagné des médailles d'or, d'argent et de bronze dans de nombreuses compétitions internationales. En fait, cette maison a dessiné et reproduit plus de trente cinq milles vitraux, pour des clients du monde entier. Pensons à la Cathédrale de Washington, à la St-Jame’s Cathedral, de Toronto, à la Holy Trinity Anglican Church, aux Indes occidentales, et à certains vitraux de la Cité du Vatican. D’autres verrières, dans des bâtiments plus profanes, ont également été réalisées. Pensons notamment au Château de Windsor, en Angleterre, au Temple de la Renommée du Hockey, à Toronto, ou à l'Édifice du Gouvernement Fédéral, à Ottawa.

 
X

Initialement forgeron, Joseph Casavant (1807-1874) devint facteur d'orgue et livra, de 1840 à 1866, dix-sept instruments que nous connaîtrions mieux si ses fils, Samuel (1850-1929) et Claver (1855-1933), eussent été historiens, plutôt que les célèbres facteurs dont le nom brille toujours au firmament de l'orgue nord-américain. C’est en 1879 que les deux frères fondèrent la maison Casavant Frères. Claver avait d'abord été initié à la facture par Eusèbe Brodeur, continuateur du père Casavant. Il venait de terminer un stage de quatorze mois à Versailles, chez John Abbey, suivi d'un voyage de trois mois avec son frère, Samuel, pour visiter la facture européenne. Ces deux jeunes eurent tôt fait de dominer la scène de l'orgue, d'abord au Québec, puis dans toute l'Amérique. En 1991, Casavant Frères en était à son Opus 3700, et envisageait signer son Opus 4000 au début du troisième millénaire.

 
X

Il est possible de visiter l’église, après chaque messe dominicale, vers 10:30 hres, la messe étant célébrée à 9:00 hres.

 

Il est également possible de le faire en tout temps, sur rendez-vous. Il suffit de contacter le Père Jean-Marc, à notre Secrétariat. Le plus simple est de lui téléphoner au 819-822-3248.

 

La Société d’Histoire de Sherbrooke propose également une visite thématique intitulée Fidèles à Dieu !, dont le texte est disponible.