CREDO, POSITIONS ÉTHIQUES

ET DISCIPLINE ECCLÉSIASTIQUE


En tant qu’Ordre religieux catholique non romain, la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste partage le même Credo que l’Église catholique romaine. Nos positions éthiques et notre discipline ecclésiastique diffèrent toutefois de manière assez significative.

 

Ainsi, nous reconnaissons le Symbole des Apôtres et le Credo de Nicée-Constantinople comme étant les résumés les plus significatifs des articles fondamentaux de la foi catholique.

 

Parmi les positions éthiques qui nous différencient de l’Église catholique romaine, mentionnons : l’acceptation de la contraception, la bénédiction d’union pour certains divorcés et cette même bénédiction pour les personnes de même sexe.

 

Quant à notre discipline ecclésiastique, elle diffère considérablement de celle de l’Église catholique romaine, notamment dans l’acceptation du mariage de nos prêtres et de nos évêques, ainsi que dans la présence dans notre Ordre d’une proportion importante de prêtres ouvriers.

 

 

NOTRE CREDO

 

Nous reconnaissons le Symbole des Apôtres et le Credo de Nicée-Constantinople comme étant les résumés les plus significatifs des articles fondamentaux de la foi catholique :

 

Le Symbole des Apôtres

 

Pour la tradition, le Symbole des Apôtres aurait été transmis par les apôtres eux-mêmes, sous l’inspiration directe du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, ce que conteste évidemment l'exégèse historico-critique. Quoiqu’il en soit, les éléments fondamentaux qu’on y retrouve sont fort anciens. En effet, saint Ignace d'Antioche, vers 35-113, y fait déjà explicitement allusion dans sa lettre aux Tralliens : « Soyez donc sourds quand on vous parle d'autre chose que de Jésus-Christ, de la race de David, [fils] de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié et est mort, aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d'entre les morts. C'est son Père qui l'a ressuscité, et c'est lui aussi qui, à sa ressemblance, nous ressuscitera en Jésus-Christ. ». (Les Pères apostoliques, coll. Sagesse chrétienne, Cerf, 2001.).

 

Le texte du Symbole des Apôtres est disponible, ainsi qu’une version latine.

 

Le Credo de Nicée-Constantinople

 

Le Credo de Nicée-Constantinople est la profession de foi la plus souvent utilisée dans la liturgie chrétienne. Il tient son nom de la ville de Nicée (actuelle Iznik, en Turquie), où s'est tenu le premier concile œcuménique, en 325, et de celle de Constantinople (actuelle Istanbul, en Turquie), où fut convoqué un concile qui permit d’achever la définition des articles du credo, en 553. Le symbole de Nicée-Constantinople est commun au catholicisme et à l’orthodoxie. Il reprend tous les éléments présents dans le Symbole des Apôtres, mais en les précisant afin de combattre diverses formes d’hérésies qui menaçaient déjà à cette époque l’intégrité du dépôt apostolique. C’est d’ailleurs ce qui lui confère toute son importance.

 

Le texte du Credo de Nicée-Constantinople est disponible, ainsi qu’une version latine.

 

 

NOS POSITIONS ÉTHIQUES

 

Parmi les positions éthiques qui nous différencient de l’Église catholique romaine, mentionnons : l’acceptation de la contraception, la bénédiction d’union pour certains divorcés et cette même bénédiction pour les personnes de même sexe.

 

L’acceptation de la contraception :

 

Considérant que le couple a pour premier objectif de permettre aux personnes qui le forment de s’ouvrir de manière privilégiée à l’expérience de l’Amour, c’est-à-dire à celle de la vie divine, nous croyons qu’il n’appartient pas à l’Église de s’introduire dans la vie intime des conjoints, autrement que pour leur rappeler les exigences de l’amour.

 

Par ailleurs, si la fonction naturelle de la sexualité mérite un profond respect et une haute estime, nous croyons que sa fonction surnaturelle, trop longtemps mésestimée dans la chrétienté occidentale, doit être de nouveau enseignée et honorée.

 

La bénédiction d’union pour certains divorcés :

 

Lorsqu’un amour véritable unit deux êtres, Dieu est forcément présent. Nous pouvons même affirmer que c’est Lui qui les unit, puisque Dieu est amour (Jean IV, 8). Considérant que le prêtre catholique est d’abord au service de Dieu et de son Esprit, nous croyons donc qu’il doit honorer et bénir cet amour, au nom de Dieu dont il est un serviteur. À l’inverse, trop de prêtres catholiques pensent aujourd’hui que c’est le Saint-Esprit qui est à leur service. Pourtant, l’Esprit souffle là où Il veut (Jean III, 8).

 

Prenant toutefois en compte l’affirmation solennelle du caractère indissoluble du sacrement du mariage par l’Église catholique romaine, la Fraternité Sacerdotale Saint Jean a adopté l’usage d’un rituel de bénédiction d’union, pour les personnes divorcées dont le mariage ne peut être déclaré nul, selon les critères de l’Église.

 

La bénédiction d’union pour les personnes de même sexe :

 

Selon le même raisonnement que celui appliqué aux personnes divorcées, lorsqu’un amour véritable unit deux êtres, fussent-ils de même sexe, nous croyons que Dieu est présent et qu’Il les unit. Aussi, nous pensons que tout prêtre doit honorer et bénir cet amour, au nom de l’Église. Rien dans la Bible ne condamne du reste l’amour entre personnes de même sexe, contrairement à l’opinion commune. À ce sujet, nous référons le lecteur à l’ouvrage Sodome et Gomorrhe, ou le droit à la différence.

 

Considérant toutefois que le sacrement du mariage a été défini  par l’Église catholique romaine comme un sacrement essentiellement ordonné aux fonctions naturelles de la reproduction, la Fraternité Sacerdotale Saint Jean a adopté l’usage d’un rituel de bénédiction d’union pour les personnes de même sexe. Bien que non sacramentel, le sens de ce rite est le même que celui du mariage.

 

En vertu des pouvoirs conférés à son clergé par le Ministre de la justice du Québec, les prêtres de notre Fraternité peuvent en outre procéder à des mariages civils qui permettent à ces conjoints de même sexe d’accéder aux mêmes droits légaux que ceux des couples hétérosexuels.

 

 

NOTRE DISCIPLINE ECCLÉSIASTIQUE

 

Notre discipline ecclésiastique diffère considérablement de celle de l’Église catholique romaine, notamment dans l’acceptation du mariage de nos prêtres et de nos évêques, ainsi que dans la présence d’une proportion importante de prêtres ouvriers.

 

L’acceptation du mariage de nos prêtres et de nos évêques :

 

Conformément à une pratique millénaire de l’Église, qu’elle soit catholique ou orthodoxe, les prêtres et les évêques de notre Fraternité sont autorisés à se marier. À ce titre d’ailleurs, le mariage des prêtres dans l’Église catholique romaine était encore la norme, au onzième siècle. En effet, il fallut attendre la réforme grégorienne qui prétendait vouloir « relever » le niveau spirituel du clergé séculier, en leur appliquant l'idéal monastique, pour que le célibat leur soit imposé. Cette réforme fut évidemment très difficile à mettre en œuvre, si bien qu’à la fin du Moyen Âge, cinquante pour cent des prêtres vivaient encore maritalement. Ce fut au deuxième Concile de Latran, en 1132, qu’un décret fut définitivement adopté par l’Église d’Occident pour interdire d'ordonner des hommes mariés.

 

Ce décret n'avait toutefois pas un but spirituel ou théologique, mais essentiellement financier. En effet, le développement de la féodalité, à la suite du démembrement de l’Empire romain d’Occident, touchait profondément l'Église catholique romaine dans la mesure où l'existence de prêtres, de père en fils, risquait d'aboutir à une appropriation par ces familles sacerdotales des biens de l'Église. Toute fonction ecclésiastique correspondait effectivement à un bénéfice, soit à des revenus parfois substantiels, selon les paroisses. Le décret du deuxième Concile de Latran a donc permis d’éviter une certaine patrimonialisation privée des biens de l'Église, mais il a également eu pour conséquence de chasser des presbytères plusieurs femmes qui se retrouvèrent à la rue, en tant que « prostituées », la nullité du mariage pour les prêtres mariés ayant alors été décrétée.

 

Sans rendre le mariage obligatoire pour son clergé séculier, comme cela existait dans l’Église primitive (et dans le judaïsme), et comme cela existe toujours dans l’Église orthodoxe, la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste ne fait pas qu’autoriser la mariage de ses prêtres et de ses évêques. En effet, elle l’encourage vivement, la vie amoureuse et la vie sexuelle étant, pour plusieurs, un facteur majeur dans le développement d’une certaine maturité psycho-spirituelle. Cette discipline ecclésiastique est évidemment conforme aux prescriptions des Écritures, comme nous le rappelle notamment saint Paul dans sa première épître à Timothée : « Celui qui aspire à la charge d’épiscope désire une belle œuvre. Aussi faut-il que l’épiscope soit irréprochable, mari d’une seule femme, qu’il soit sobre, pondéré […], sachant bien gouverner sa propre maison et tenir ses enfants dans la soumission d’une manière parfaitement digne. » (1 Tim. III, 1-4).

 

La présence d’une proportion importante de prêtres ouvriers :

 

La Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste, tout comme l’Église Catholique Apostolique du Brésil dont elle est issue, compte bon nombre de prêtres ouvriers, puisqu’elle n’offre aucun salaire à ses prêtres ou à ses évêques qui doivent, en conséquence, subvenir à leurs propres besoins.

 

Ces prêtres sont évidemment insérés dans la vie professionnelle, en tant que travailleurs salariés, et peuvent exercer de nombreux métiers qui ne sont pas forcément reliés à leurs fonctions sacerdotales.

 

 

Voici des questions qui nous sont souvent formulées :

 

X

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, son fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour, est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

 
X

Credo in Deum, Patrem omnipotentem, Creatorem caeli et terrae. Et in Iesum Christum, Filium eius unicum, Dominum nostrum : qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine, passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus, et sepultus, descendit ad inferos, tertia die resurrexit a mortuis, ascendit ad caelos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis, inde venturus est iudicare vivos et mortuos. Credo in Spiritum Sanctum, sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem, remissionem peccatorum, carnis resurrectionem, vitam aeternam. Amen.

 
X

Lors du Concile de Tolède, en 589, le mot « filioque » a toutefois été rajouté, dans la version latine, à l’article sur la procession du Saint-Esprit (« il procède du Père et du Fils »). Après de nombreuses disputes et quelques conciles, cette adjonction fut définitivement adoptée, en 1014, par les églises occidentales. Les orthodoxes, pour leur part, ont condamné cet ajout qu’ils ont considéré comme une violation du septième canon du Concile d’Éphèse. En effet, le terme « filioque » ne se trouve pas dans les conciles de Nicée ou de Constantinople. C'est d’ailleurs la raison officielle du schisme de 1054 entre Rome et Constantinople.

 
X

Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin. Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.

 
X

Credo in unum Deum, Patrem omnipoténtem, factórem cæli et terræ, visibílium ómnium, et invisibílium. Et in unum Dóminum Iesum Christum, Fílium Dei unigénitum. Et ex Patre natum ante ómnia sæcula. Deum de Deo, lumen de lúmine, Deum verum de Deo vero. Génitum, non factum, consubstantiálem Patri : per quem ómnia facta sunt. Qui propter nos hómines, et propter nostram salútem descéndit de cælis. Et incarnátus est de Spíritu Sancto ex María Vírgine : et homo factus est. Crucifíxus étiam pro nobis : sub Póntio Piláto passus, et sepúltus est. Et resurréxit tértia die, secúndum Scriptúras. Et ascéndit in cælum : sedet ad déxteram Patris. Et íterum ventúrus est cum glória iudicáre vivos, et mórtuos : cuius regni non erit finis. Et in Spíritum Sanctum, Dóminum, et vivificántem : qui ex Patre, Filióque procédit. Qui cum Patre, et Filio simul adorátur, et conglorificátur : qui locútus est per Prophétas. Et unam, sanctam, cathólicam et apostólicam Ecclésiam. Confíteor unum baptísma in remissiónem peccatrum. Et expécto resurrectiónem mortuórum. Et vitam ventúri sáeculi. Amen.

 
X

La personne intéressée par ce thème pourra obtenir des enregistrements (sur CD MP3) portant sur le sujet :

 

C-1705 AMOUR, SEXUALITÉ ET SPIRITUALITÉ

Dans le cadre de cette conférence, Dom Charles-Rafaël Payeur nous invite à réfléchir sur la vie amoureuse et sexuelle dans un contexte d’éveil et de développement spirituel. Pour ce faire, il nous présente tout d’abord l’importance d’unir en soi le masculin et le féminin, afin de retrouver cet état d’androgynat dont il est question dans les textes de la Bible. En nous montrant les difficultés d’un tel travail, il nous explique notamment les raisons du déni du féminin dans notre société contemporaine. Il nous enseigne par la suite la manière de vivre une relation amoureuse dans un contexte sacré, en s’appuyant principalement sur le texte du Cantique des Cantiques qu’il aborde comme un véritable manuel de sexualité sacrée. Enfin, il nous expose les principaux gestes érotiques (de la simple caresse à l’acte sexuel), et il nous propose un travail psychospirituel pour que ces gestes puissent nous permettre de mieux nous ouvrir au mystère de l’amour.

 

S-144 AMOUR, SEXUALITÉ ET SPIRITUALITÉ

S’il existe en Orient plusieurs écoles évoquant les dimensions sacrées de la sexualité, peu d’enseignements concrets sont proposés en Occident. Dans le cadre de ce séminaire, Dom Charles-Rafaël Payeur nous invite à réfléchir sur la vie amoureuse et sexuelle dans un contexte d’éveil et de développement spirituel. Il nous enseigne notamment la manière de vivre une relation amoureuse dans un contexte sacré, en s’appuyant principalement sur le texte du Cantique des Cantiques qu’il aborde comme un véritable manuel de sexualité sacrée.

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SODOME ET GOMORRHE OU LE DROIT À LA DIFFÉRENCE (224 pages)

par Dom C. R. Payeur, préface de Monseigneur Dereck Rawcliffe, Évêque émérite anglican de Glasgow


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Dans cet ouvrage, Dom Charles-Rafaël Payeur aborde la question des unions entre personnes de même sexe. Il s’agit d’un débat d’autant plus délicat qu’il est actuellement placé au cœur de choix de société fondamentaux. S’appuyant sur le message d’amour enseigné par le Christ, l’auteur ose proposer au « Saint Père » un nouvel éclairage sur le sujet, et il soumet ses propos à votre réflexion. Dans ce but, il vous invite à revisiter les principaux textes bibliques traitant de cette question, vous amenant à suivre un itinéraire qui s'adresse d’abord au cœur et qui mêle étonnement et stupeur. Il vous conduit enfin à découvrir peu à peu l’exigence essentielle de toute vie chrétienne, celle d’honorer l’amour quelle que soit la forme qu’il adopte et quoi qu’il puisse en coûter.