Voici le texte de l’examen canonique que Dom Luis Fernando Castillo Mendez fit passer à Dom Charles-Rafaël Payeur, le jour même de sa consécration, tel que le Pontifical romain, antérieur au concile Vatican II, le prévoit. Ce texte revêtait, dans les circonstances, une importance toute particulière :

 

EXAMEN CANONIQUE

 

Le consécrateur :

L’antique doctrine des saints Pères enseigne et ordonne que celui qui est élu à l’épiscopat soit auparavant examiné avec le plus grand soin et en toute charité sur sa foi à la sainte Trinité, et interrogé sur divers articles relatifs à la discipline et aux vertus qui conviennent à cette dignité, et dont il est nécessaire de se souvenir, selon la parole de l’Apôtre : N’imposez les mains à personne avec précipitation ; car cet examen est encore propre à instruire l’ordinand sur la manière dont il devra vivre dans l’Église de Dieu, et rend irrépréhensibles ceux qui lui imposent les mains. C’est donc en raison de cette même autorité et d’un tel ordre, que nous vous demandons, très cher frère, avec une charité sincère, si vous voulez régler toute votre conduite sur les maximes de la sainte Écriture, autant que votre nature en sera capable.

 

L’élu ôte sa barette, se lève et répond :

Oui, de tout mon coeur, je veux consentir et me soumettre à tout.

 

Le consécrateur continue de l’interroger, et à chaque réponse l’élu observe le même cérémonial.

 

Demande :

Voulez-vous enseigner par vos paroles et vos exemples, au peuple pour lequel vous serez ordonné, ce que vous savez être contenu dans les saintes Écritures ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Demande :

Voulez-vous accepter avec respect, enseigner et garder les traditions des saints Pères, les décrets canoniques et les constitutions des Églises Catholiques Apostoliques Nationales ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Demande :

Voulez-vous montrer en tout fidélité, soumission et obéissance, selon l’autorité des canons, à l’apôtre saint Pierre, à qui Dieu a donné le pouvoir de lier et de délier ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Demande :

Voulez-vous dans votre conduite éviter toute sorte de mal, et faire toute sorte de bien, autant que vous le pourrez, avec l’aide de Dieu ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Demande :

Voulez-vous avec l’aide de Dieu, observer et prêcher la chasteté et la sobriété ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Demande :

Voulez-vous être toujours attaché aux affaires de Dieu, et rester étranger à celles de la terre ou à ses gains honteux, autant que la fragilité humaine vous le permettra ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Demande :

Voulez-vous conserver en vous l’humilité et la patience, et les enseigner aux autres ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Demande :

Voulez-vous pour l’amour de Dieu, être affable et miséricordieux envers les pauvres, les étrangers et tous les indigents ?

 

Réponse :

Je le veux.

 

Le consécrateur ajoute :

Que le Seigneur vous accorde ces biens et tous les autres, qu’il vous garde et vous fortifie en toute bonté.

 

Le choeur répond :

Amen.

 

Demande :

Croyez-vous, selon la portée de votre esprit, en la sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, en un Dieu unique et tout-puissant ; et en la divinité entière de la sainte Trinité coessentielle, consubstantielle, coéternelle et toute-puissante ; n’ayant qu’une seule volonté, une seule puissance et une seule majesté ; créateur de toutes les créatures ; de qui, par qui et en qui sont toutes les choses du ciel et de la terre, visibles et invisibles, corporelles et spirituelles ?

 

Réponse :

C’est mon sentiment et je le crois ainsi.

 

Demande :

Croyez-vous que chaque Personne de la sainte Trinité est un seul et vrai Dieu, absolument parfait ?

 

Réponse :

Je le crois.

 

Demande :

Croyez-vous au Fils de Dieu, Verbe de Dieu, né éternellement du Père, tout-puissant comme lui, consubstantiel et égal en tout à son Père, dans la divinité ; né dans le temps, par la vertu du Saint-Esprit, de Marie toujours vierge, avec une âme raisonnable ayant deux naissances, l’une éternelle du Père, l’autre temporelle de sa mère ; vrai Dieu et vrai homme ; conservant, et parfaitement, ce qui est propre à chaque nature, n’étant pas fils adoptif, ni fictif, mais unique en deux natures et de deux natures, dans l’unité d’une seule personne ; impassible et immortel quant à la divinité, mais qui dans son humanité a souffert pour nous et pour notre salut, par la vraie passion de sa chair ; a été enseveli et le troisième jour est ressuscité des morts par une vraie résurrection de sa chair ; est monté au ciel quarante jours après sa résurrection, avec son corps ressuscité et son âme ; est assis à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et les morts, et rendre à chacun selon ses oeuvres bonnes ou mauvaises ?

 

Réponse :

C’est mon sentiment, et je crois ces vérités.

 

Demande :

Croyez-vous en plus au Saint-Esprit absolument parfait et vrai Dieu, procédant du Père et du Fils, leur égal en tout, en essence, en toute-puissance et en éternité ?

 

Réponse :

Je le crois.

 

Demande :

Croyez-vous que la sainte Trinité n’est pas trois dieux, mais un seul Dieu tout-puissant, éternel, invisible et incapable de changement ?

 

Réponse :

Je le crois.

 

Demande :

Croyez-vous que la sainte Église catholique et apostolique est la seule véritable Église, dans laquelle on donne un seul véritable baptême, et la vraie rémission de tous les péchés ?

 

Réponse :

Je le crois.

 

Demande :

Anathématisez-vous aussi toute hérésie qui s’élève contre cette sainte Église catholique ?

 

Réponse :

Je l’anathématise.

 

Demande :

Croyez-vous aussi à la vraie résurrection de cette même chair que vous avez maintenant et à la vie éternelle.

 

Réponse :

Je le crois.

 

Demande :

Croyez-vous aussi que le Seigneur Dieu tout-puissant est seul l’auteur du Nouveau et de l’Ancien Testament, de la loi, et des écrits des prophètes et des apôtres ?

 

Réponse :

Je le crois.

 

Le consécrateur termine en disant :

Que le Seigneur augmente en vous cette foi, bien-aimé frère en Jésus-Christ, pour la véritable et éternelle béatitude.