À propos de l'excommunion de Dom Carlos Duarte Costa, nous vous proposons la lecture de cet article du New York Times, du 7 juillet 1945 :

 

Une copie originale du texte est également disponible

 

A BRAZILIAN BISHOP IS EXCOMMUNICATED

(Rio de Janeiro, July 6)


The Most Rev. Carlos Duarte Costa, Catholic Bishop of Maura in Sao Paulo State, was excommunicated today, the Vatican asserting that he had violated canon law tenets by raising the pennon of rebellion and preaching discord to the faithful. The Most Rev. Jaime de Barros Camara, Archbishop of Rio de Janeiro, authorized by the Vatican, circularized the excommunication in all the Brazilian churches. Bishop Duarte has been regularly advocating the molding of the present Catholic Church under more liberal foundations and doing away with practices wich he said, worked when the church was founded but which had no part in the modern world.

 

He has been called Communist and was once questioned by the police. He has been championning the abolition of celibacy. Priests, he has said, should be married and raised families. He has been condemning the present status of priests as immoral. The revision of the Brazilian laws on divorce, which the Catholic Church has fought regularly everytime in the past when some lawmaker in Congress here brought up the matter for the government to enact laws making divorce legal, was one of his favorite topics.

 

Apparently realizing that he was fighting a loosing battle, he recently launched a campaign calling on priests to marry, leave the church and form a « national Christian church» in which all priests would have wives and in which divorce would be allowed. To a correspondent on the newspaper Globo in Sao Paulo, Bishop Duarte declared that today was founded the « Brazilian Catholic Church ». He added that it had many followers and would continue to fight « Roman Church fascism ». He also said that he would continue to use priestly cassock and all his episcopal insignia, but no longer use the title Bishop of Maura, « because now I am the Bishop of Rio de Janeiro ».

 

 

En voici une traduction en français :

 

UN ÉVÊQUE BRÉSILIEN EST EXCOMMUNIÉ

(Rio de Janeiro, 6 juillet)


Le Très Rév. Dom Carlos Duarte Costa, évêque catholique de Maura dans l’état de Sao Paulo, a été excommunié aujourd’hui, le Vatican assure qu’il a violé les dogmes de droit canonique en brandissant le flambeau de la rébellion et en prêchant la dissension aux fidèles. Le Très Rev. Jaime de Barros Camaro, Archevêque de Rio de Janeiro, autorisé par le Vatican, proclame donc l’excommunication dans toutes les églises brésiliennes. L’évêque Duarte a régulièrement préconisé des formes plus libérales dans l’Église présente et le rejet de certaines pratiques qui, dit-il, allaient quand l’Église fut fondée, mais qui n’ont plus d’actualité dans le monde moderne.

 

Il fut appelé communiste et fut même une fois questionné par la police. Il s’est fait le défenseur de l’abolition du célibat. Les prêtres, comme il le dit, devraient se marier et fonder des familles. Il a condamné le statut présent des prêtres comme immoral. La révision des lois brésiliennes sur le divorce, que l’Église catholique a régulièrement combattues dans le passé chaque fois que quelque législateurs du Congrès cherchait à le rendre légal, était son thème favori.

 

Réalisant apparemment qu’il livrait un combat perdu d’avance, il se lança dans une bataille appelant les prêtres à se marier, à quitter l’Église et former une « Église chrétienne nationale » dans laquelle tous les prêtres auraient des épouses et dans laquelle le divorce serait permis. À un correspondant du journal « Globo » de Sao Paulo, l’évêque Duarte déclarait qu’aujourd’hui fut fondée l’« Église Catholique Brésilienne ». Il a ajouté qu’il avait plusieurs fidèles et qu’il continuerait à combattre « le fascisme de l’Église romaine ». Il a aussi dit qu’il continuerait à utiliser la soutane de prêtre et tous ses insignes épiscopaux, mais n’utiliserait plus le titre d’évêque de Maura, « parce que, maintenant, je suis l’évêque de Rio de Janeiro ».